Réflexion sur le forum de l'Ademe:
Lorsqu’on parle de prix on a immédiatement en tête le fameux graphique performance-prix que la plupart ici doivent connaître, et qui dit que plus un produit est « performant » plus le client sera d’accord d’y mettre un prix élevé. Par exemple vite fait à l’instant:
Sauf que, autant le prix est facilement quantifiable et unique (prix de vente en €, à quelques promotions et différences près), autant la performance est de plus en plus affaire de perception et peut donc considérablement varier !
Gare aux ingénieurs et autres techniciens qui calculeront une performance sur la base d’éléments techniques et factuels comme la vitesse maximum, la puissance ou même le confort du siège, ils se trouveront tôt ou tard face à l’incompréhension la plus totale, incapables d’expliquer comment il a été possible un jour de vendre ne serait qu’un seul iPhone au prix mirobolant pour une performance toute relative!
Bien loin des premières « réclames » du passé vantant la quantité de patates qu’est capable de peler tel éplucheur, ou la quantité réduite de décibels qu’émet telle autre nouvelle voiture, il faut (tristement) se rendre à l’évidence que la « performance » est désormais perçue et n’a plus grand chose de tangible (quoique).
Par exemple les facteurs consolidant la performance du Formidable de Galian, d’un Moustache ou équivalent sont :
- Permet de séduire une clientèle sensible à l’écologie
- Permet de se donner bonne conscience
- Permet de se valoriser par l’achat d’un produit de luxe haut de gamme made in France, à l’esthétique travaillée et à la finition exemplaire
- Permet de valoriser son égo
- Permet de croire qu’on va le garder à vie car la platine de fixation du moteur est interchangeable et permettra donc d’être adaptée facilement aux évolutions des futurs « standards » de moteurs
- etc.
Du coup le graphe perf-prix « du futur » se transforme radicalement:
Les véhicules thermiques sont jugés dépassés, lourds, polluants et dangereux pour les autres car trop rapides, alors que les véhicules doux gagnent énormément en popularité grâce aux nouveaux critères listés en partie ci-dessus. La voiture thermique devient donc exorbitante au regarde de sa performance, alors que les 10’000 € d’un gros Galian sont désormais perçus comme tout à fait justifiés!
Aujourd’hui seule une fraction de la population possède une perception plus ou moins futuriste de la performance des produits (qui s’appelleront peut-être des « objets » à l’avenir, car le mot « produire » sera perçu négativement), mais il semble inévitable que cette niche ne fasse que croître (seul croissance tolérée, celle de la sobriété 😁), à mesure que la (sur)vie thermo-industrielle croisse en agressivité et en malheur, et que la conscientisation climatique et la possibilité d’alternatives se répandent.
Du coup pour moi la question pertinente est la suivante: pour autant que cela soit jugé bénéfique, comment faire pour accélérer ce changement de perception de la performance ?
Vous avez 4h 😁